L’histoire mouvementée et presque anecdotique du compteur de vitesse...

L’Histoire

Il y a plus de cent ans était déposé à l’Office Impérial des Brevets de Berlin l’invention de l’ingénieur Strasbourgeois Otto Schulze, un brevet de compteur de vitesse à courants de Foucault.

Les premiers croquis représentant un instrument de mesure de la vitesse ont été dessinés vers 1500, par le génie Leonardo di ser Piero da Vinci (dit Léonard de Vinci).

L’ère du compteur de vitesse ne commence que quelques années après l’invention de l’automobile. Dans les années pionnières de l’ automobile, il n’était pas nécessaire de mesurer la vitesse : les véhicules étaient si lents que les sens naturels de l’homme suffisaient pour en estimer l’allure.

Cependant, l’intérêt croissant pour la vitesse ne se manifeste que vers 1835, avec l’apparition du chemin de fer. Dès cette date, de nombreux compteurs sont mis au point, mais ils sont généralement impropres à une mise en œuvre dans l’automobile.
Il faudra attendre l’invention d’Otto Schulze pour voir le premier modèle pour véhicules sur route, le compteur de vitesse à courants de Foucault.

Comment ça marche ?

Schulze utilise un arbre élastique qui transmet la vitesse de rotation de la roue ou de l’embrayage au compteur et fait tourner un aimant permanent. Au-dessus de l’aimant se trouve, sans contact direct avec lui, un disque ou une cloche métallique également fixée dans un logement tournant, et munie d’une aiguille.
L’aimant en rotation induit dans la calotte métallique des courants de Foucault, que le disque de métal est tenté de suivre. Comme il est freiné par un ressort spécial, la rotation fait place à un léger mouvement circulaire.
Ainsi, plus la fréquence de rotation de l’aimant est élevée, plus la puissance des courants de Foucault s’intensifie, de sorte que l’aiguille indique une vitesse plus élevée sur une graduation proportionnelle.

Et c’est le 7 octobre 1902, qu’Otto Schulze fait protéger ce brevet par l’Office impérial des brevets de Berlin.

Une option ?

Pourtant, le règne du compteur a commencé timidement, en effet, il représente à l’époque une option coûteuse, et rares seront les propriétaires de voiture qui le font installer.
Ce n’est qu’en 1910 que l’indicateur de vitesse est intégré par certains constructeurs automobiles, comme Ford, à l’équipement de série des véhicules.

Mais la première Guerre Mondiale et la crise de 1929 qui ébranle le monde de l’entre-deux-guerres, jugulent la production. Pourtant, il y a matière à développement : en plus de l’instrument, apparaît, au milieu des années trente, une première planche de bord qui regroupe toutes les indications, notamment le nombre de tours et le niveau de carburant, ainsi que des témoins de contrôle, par exemple pour les phares et les clignotants.
Si l’intégration se limite bien souvent alors à une simple platine de support commune pour des graduations et horloges séparées, il s’agit bel et bien de la première étape d’intégration d’instruments divers.

Mais pourquoi diable l’aiguille bouge-t-elle dans ce sens ?

Oui...
Pourquoi l’aiguille suit-elle le mouvement horaire et pas le mouvement trigonométrique ?